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révolution technique et scientifique
1 novembre 2022

Problèmes de méthode pour envisager une société post-capitaliste 27 02 2014


zebul

Exposé introductif à une réunion de discussion du cercle de "Controverses", à Paris, le 27 février 2014.
(Texte établi d'après les prises de notes pour le procès verbal de la réunion)


Nous nous intéresserons ici à la question de définition d'un projet révolutionnaire ou d'une société post-capitaliste.
On ne verra pas ici le contenu du projet, mais quelques questions générales de méthode posées par celui-ci.
D’abord, une courte introduction sur l'importance de la question aujourd’hui. L’évolution du capitalisme a mis en
évidence que c'est l'ensemble des mécanismes sociaux qui conduit à la catastrophe actuelle. A côté de la crise qui a
commencé en 2008 (instabilité généralisée, chômage, baisse générale des niveaux de vie, crises désespérantes en
Grèce ou au Portugal), on a une accélération des problèmes écologiques et environnementaux :
- réchauffement planétaire (il est prouvé qu'il est le résultat de l'intervention humaine) ;
- le phénomène « Fukushima » : un reportage montre comment le gouvernement japonais a fait construire des
mesureurs de radioactivité dans les zones contaminées faussés à la baisse, ne respectant pas les standards
internationaux !… La logique du système social conduit à une sorte de harakiri collectif, où même les enfants de
bourgeois vont crever.
- la pollution en Chine (des régions entières s’étouffent).
Toute cette réalité conduit au développement de la conscience qu'il ne s'agit pas d'une somme de problèmes
particuliers mais d'un problème d'ordre global, concernant le système économique et social lui même. Cette
conscience apparaît clairement dans certains mouvements sociaux dès 2011 (Indignés en Espagne, Occupy aux
USA...)
Mais ce qui frappe est le vide théorique lorsqu'il est question de savoir par QUOI remplacer ce système, le
capitalisme.
De plus, ce vide est renforcé par le matraquage depuis l'effondrement de l'URSS : au-delà du capitalisme, il n’y a
rien ! Ce matraquage est mondial, encore plus désespérant dans les pays anciennement "communistes".
Dans l'ensemble, on trouve beaucoup de discussions sur les critiques du système mais rarement des discussions sur
les sociétés futures. C'est de là que vient la nécessité d'approfondir ces questions aujourd'hui. Et pour cela il faut
d'abord considérer des questions de méthode.
La première question de méthode est : « est-ce vraiment nécessaire de définir la société communiste ou postcapitaliste
? »
Une fameuse phrase de MARX dit : "nous ne voulons pas faire des recettes pour les marmites de l'avenir". Si on
alignait sur une bibliothèque les livres marxistes ou touchant au marxisme cela prendrait probablement des dizaines
de mètres, mais seuls quelques cm seraient dédiés à la société future.
Cela s'explique en partie par le fait que le marxisme naît comme une volonté de dépasser la démarche des utopistes
du XIXe siècle. L'opposition entre socialisme scientifique et socialisme utopique est une tradition qui pèse jusqu'à
aujourd'hui.
Par ailleurs, on considère souvent qu'il n'est pas nécessaire de savoir concrètement ce que serait une société
communiste pour pouvoir lutter dans l'immédiat. On se dit que le mouvement révolutionnaire ne trouve pas ses
racines dans le rêve d'une société future mais dans l'opposition au système existant. C’est la radicalisation d’une
opposition au capitalisme.
Je pense que ceci une grosse erreur. La révolution communiste est par définition une révolution de masses, au sens
propre du terme : ce sont des milliards d’êtres humains, décidant de s'engager dans un combat. Il ne s'agit pas d'une
révolte d'adolescents. Les masses ne se jettent pas dans le vide sans savoir où aller : ce sont des travailleurs qui ont
des enfants, des familles…
Si l’on dit que la nature a horreur du vide, je pense qu’il en va de même pour les mouvements sociaux. Un
mouvement social massif ne peut pas conduire longtemps une lutte révolutionnaire en ayant l'impression de se jeter
dans le vide, sans avoir une idée assez précise de l'objectif final. Je crois que c'est en grande partie à cause de ce
manque que les mouvements des années 1917-23 ou de 1968 puis les années 1970 ont connu tant de limites.
J’avais fait un point sur cette question dans mon exposé en juin dernier. Le manque de cette perspective sur ce que
1
pourrait être une société future a pesé sur les mouvements prolétariens.
Cette perspective est une nécessité à deux niveaux :
1) au niveau historique : comme on vient de le voir, il s'agit du besoin de voir l'avenir dans le cadre d'un
mouvement social global, profond ;
2) au niveau de la réalité immédiate, même des luttes immédiates : ce n'est pas la même chose de se battre contre
des problèmes économiques immédiats ou des problèmes écologiques comme ceux rencontrés actuellement en
Chine, en ayant à l'esprit qu'une autre solution globale, une autre société est possible, ou au contraire se battre en
ayant la conviction que seul le capitalisme est possible et que la lutte est inévitablement limitée, enfermée dans la
logique dominante.
En reprenant la fameuse formule de Kautsky et Lénine, on pourrait dire que, sans cette vision de la société future,
les luttes sont condamnées à rester "trade-unionistes". Sans perspective d'au-delà, nous sommes condamnés à des
luttes limitées à la logique du système.
On peut illustrer cette idée par les 'Indignés' de la Puerta del Sol à Madrid. Ils avaient deux commissions, une
commission dite de "politique à long terme" et une commission de "politique à court terme". Dans les faits, le
première traitait aussi de problèmes à court terme, mais dans une perspective révolutionnaire, alors que la seconde
tendait a se cantonner dans une vision platement réformiste. On ne voit pas la réalité immédiate de la même façon
suivant qu’on ait la vision qu'une autre société possible ou qu’on ait une vision enfermée.
Je suis conscient que l'acquisition massive d'une vision de la société future n'est pas simplement une question
théorique. On pourra écrire les meilleurs textes théoriques qu'on voudra cela ne suffira pas à convaincre des
milliards d'êtres humains. Il faudra des pratiques sociales globales et des mouvements sociaux qui fassent de cette
question un objet central de débat. Mais la théorie, les travaux théoriques seront partie prenante de ces
mouvements.
Une deuxième question à laquelle on est rapidement confronté : « que s'agit-il de définir ? »
Devons-nous définir la société post-capitaliste, communiste, à son stade "supérieur", comme système développé,
épanoui, dominant la planète ? Ou bien une transition, un « communisme inférieur », pour reprendre le terme de la
"Critique du programme de Gotha" ? On entend parfois l'argument qui dit : à quoi bon se mettre à rêver du projet
final si on ne sait même pas comment y arriver. Le problème c'est que si l'on veut parler d’une transition, on doit
tout de même savoir vers quoi est cette transition. Si l'on part de A mais qu'on ne sait pas où est B, aucune
trajectoire n'est définissable.
Nous avons donc besoin des deux, à la fois d'une définition du communisme évolué, et, à partir de là, de définir ce
que sera la transition.
Enfin, on a une troisième question : est-ce possible de définir une société post-capitaliste ?
Critiques des utopistes
L'opposition aux "recettes pour les marmites de l’avenir" repose sur l'idée que l'on ne peut pas imaginer avec nos
moyens actuels ce que pourra être une société non aliénée. Le problème est de ne pouvoir prévoir, dans les détails
en tout cas, ce qu'il y aura dans une société future constituée d'hommes différents avec des moyens qui n'existent
pas encore, etc. Le meilleur moyen, je pense, d'aborder la question, est finalement de s'intéresser aux utopistes et à
la méthode de leurs travaux. Nous allons soulever quelques points critiques sur leur façon d'aborder cette question.
La définition générale de l'utopie est la description d'une société idéale où les humains vivraient heureux. C’est la
définition qui résume le mieux ce que l’on regroupe sous « utopie ». Le terme vient du titre du livre de Thomas
MORE, au XVIe siècle en Angleterre. Il signifie « lieu qui n'existe nulle part ». Mais on pourrait aussi remonter à
la République de PLATON, souvent compris comme un texte précurseur.
Les textes utopiques contiennent deux dimensions : la critique de l'ordre existant et des propositions et des
principes plus ou moins concrets sur lesquels repose la nouvelle société. Suivant l'importance accordée à ses
dimensions on peut définir deux périodes, deux types d'utopie :
- des utopies essentiellement philosophiques, dont l'objet essentiel est la critique de l'ordre existant, le projections
dans l'avenir étant surtout un moyen de mieux mettre en relief cette critique ;
- des utopies qui, au delà des critiques, se veulent des projets à matérialiser, avec des mesures concrètes, plus ou
moins définies, visant à corriger les défauts du système existant.
Dans le premier type, les utopies philosophiques, on peut inclure PLATON mais aussi tous les textes utopiques, de
2
la Renaissance aux Lumières. Ce qui est frappant, c'est que ceux-ci vont parfois très loin. Le "chacun selon ses
besoins", est déjà présent chez More. Au moment où le capitalisme s'affirme (More correspond à la période des
"enclosures" en Angleterre), il y a des critiques déjà très radicales. On peut aussi citer VOLTAIRE avec l’Eldorado,
dans Candide, ou Diderot qui cherchent à illustrer une dénonciation de l'ordre existant.
Au 19e siècle on va commencer à avoir de véritables projets concrets à réaliser dans l'immédiat. On peut citer
Charles FOURIER, Robert OWEN, Étienne CABET, Théodore DEZAMY, etc... Ce sont ces projets qu’on connaît
le plus et qui sont liées au mouvement ouvrier. On pourrait mettre à part William MORRIS.
Le grand mérite de ces théories c'est qu'elles portent des critiques acerbes et parfois très profondes du capitalisme et
affirment la nécessité et la possibilité de dépasser ce système à court terme. Elles abordent en outre toute une série
de questions réelles, concrètes qui se posent inévitablement au moment d'envisager la société de demain.
Cependant leur démarché, à des degrés divers suivant les auteurs, pose des questions de méthode que je voudrais
aborder.
Trois critiques critiques sont à faire à ce niveau.
1- La recherche d'une société parfaite
* Il y a une forme de recherche d’une perfection abstraite : la société doit être idéale, bonne pour l'homme, et nous
devons la définir à partir de principes généraux, humains.
Ces utopies ne se basent pas sur la nécessité de voir les contradictions et les tendances du capitalisme. Par exemple,
alors que la tendance à la mondialisation s'affirme clairement au XIXe siècle, on y trouve très rarement envisagée
cette dimension.
On a la tendance à préconiser des « micro-expériences » concrètes telles que les phalanstères, les communautés
owenistes, etc... Les tentatives de concrétisation ont été nombreuses, en particulier au États-Unis. Elles vont toutes
aboutir à des échecs, parfois dramatiques.
Comme on cherche à être concret et à ne pas avoir une vision globale, on se concentre sur les détails. Pour ne
prendre que cet exemple DEZAMY critiquera FOURIER sur la place qu’il a prévu pour la cuisine par rapport au
réfectoire dans le phalanstère !
2 - Sur la référence à "la nature" :
La référence à la nature est toujours présente : on ne doit pas faire quelque chose car ce n’est pas "naturel". La
nature est alors un guide, une référence absolue. Mais c’est quoi naturel ? Dans une période où l’on veut changer
les rapports sociaux existants, on a tendance à dire que c'est ces rapports qui pervertissent l'homme, qui le rendent
"mauvais". Il y a donc un homme non-perverti. On tombe dans la perspective de Jean-Jacques ROUSSEAU : il
faut définir un « homme naturel », le mythe du "bon sauvage", indépendant des rapports sociaux existants, qui sert
de repère pour savoir ce que sera la société future. Le problème, c’est que la nature contient tout : le plus violent et
cruel et le plus coopératif et solidaire, ou les deux à la fois.
Aujourd’hui, les développements de l'anthropologie et de l’éthologie doivent aussi être pris en compte pour
envisager le projet d'une société future. On doit aussi considérer la constitution biologique de l’homme, sa
ressemblance avec les primates supérieurs. C'est une question nouvelle. Je ne sais pas très bien comment on va
concilier tout cela avec le marxisme. Mais lorsqu'on parle de « nature humaine », aujourd'hui, cela prend un aspect
plus sérieux et scientifique.
3 - Sur un certain « jacobinisme à la française » :
Chez les Français (Charles FOURIER, Étienne CABET, DEZAMY, etc…) il y a un aspect "c’est comme ça et pas
autrement". L'anglais MORRIS échappe à ce travers. Cet aspect jacobin traduit un souci d'unité de la société, de
centralisation de la vie sociale qui s'accompagne en outre souvent d'un caractère austère. Ceci peut être important
mais implique l'idée que les solutions aux problèmes sont uniques, doivent être uniques. KROPOTKINE et d'autres
anarchistes dénonceront ce qu'ils considèrent un "socialisme de caserne".
Or, si l'on regarde les processus évolutifs - dans la nature - la diversité y est omniprésente : elle constitue un
puissant facteur d'efficacité et d'adaptabilité. Face aux nombreuses questions que le projet révolutionnaire posera il
faudra accepter qu'il y ait différentes tentatives de réponse, ne pas chercher de solutions uniques imposées à tout le
monde.
Ce n'est pas une question de morale mais d'efficacité et d'adaptabilité. Le mode de vie des logiciels libres fournit ici
un exemple vivant. Linux n'existe pas en une version unique. Au fur et à mesure de son développement des dizaines
3
de versions plus ou moins différentes sont apparues, certaines disparaissent au bout d'un certain temps, parfois en
se regroupant avec d'autres, suivant des besoins ou des conceptions spécifiques. Cela n'a pas nuit à son
développement et à son efficacité. Au contraire. Des travaux ont été publiés faisant un parallèle entre les formes
d'évolution des logiciels libres et celles de l'évolution des espèces.
Le modèle jacobiniste de la Révolution Française a pesé sur toute la pensée du 19e, et même du 20e siècle à travers
l'exemple de la révolution russe qui en a repris des aspects sous forme caricaturale. Les marxistes ont souvent été
les colporteurs de ce modèle. Mais c'est aussi une marxiste, Rosa LUXEMBURG qui en a fait une impitoyable
critique dans sa brochure sur la Révolution Russe. Elle critique une révolution où tout dépend d'une poignée de
révolutionnaires qui indiquent tout, qui savent-tout. Elle oppose à cela la vision d'une vie aux multiples facettes,
aux multiples expériences, qui-vient-du-bas, qui commet et corrige ses erreurs dans une spontanéité et une liberté
totales.
Ce que la méthode marxiste a apporté
Qu'est-ce que la méthode marxiste apporte spécifiquement au sujet de la définition de la société future ? Comme on
l'a dit, les marxistes en général ont peu écrit sur la question. Mais, il y a quand même certains principes
fondamentaux, et en premier lieu, la conviction qu'on ne part plus d’idées abstraites, éternelles, au nom d’un
humanisme. On part de la réalité existante. On pourrait rappeler une phrase de Marx qu’on a déjà beaucoup citée et
qui dit que le communisme, ce n'est pas des idées que l'on vient imposer à la population mais le mouvement réel
qui nie l'ordre de choses existant et qui se déroule sous nos yeux.
Comment analyser cette réalité existante ? A ce niveau-là, nous avons 4 dimensions :
1) L'analyse des contradictions du capitalisme : on définit la société future d'abord comme une société qui devra
résoudre les impasses du capitalisme. Analyser ce qui bloque le système actuel fournit déjà une base solide pour
savoir ce qui caractérisera la société future. Par exemple, l'idée que la société communiste devra produire
exclusivement en fonction des besoins humains n'est pas définie au nom d'un principe moral, ou religieux, mais
parce que dans le capitalisme la production est faite pour le profit et que cela conduit a dés crises et à une impasse.
2) On s'intéresse à l'analyse de la dynamique du système, à la reconnaissance de certains traits et tendances que l'on
reconnaît comme irréversibles. Par exemple, on sait que l'aspect international de la production (mondialisation)
restera ainsi que la liberté de l’individu. Ou encore, Marx montre comment le capitalisme a créé la liberté de
l'individu et en fait un élément essentiel du communisme. Le communisme sera fait par des individus différents et
conscients. Enfin, un troisième exemple, l'importance que prend dans le capitalisme la science appliquée à la
production et qui restera un des éléments caractéristiques de la société future.
3) La recherche de germes de la future société dans le capitalisme : MARX a écrit peu là-dessus. Les seuls deux
exemples qu'il donne sont les coopératives ouvrières (qui montrent qu'on peut se passer des patrons) et celui des
sociétés par actions (dépersonnalisation du capital). Cependant Marx dit dans les Grundrisse que « si, dans la
société telle qu’elle est, nous ne trouvions pas sous des formes voilées les conditions matérielles de production
d’une société sans classes et les rapports d’échange correspondants, toutes les tentatives de la faire exploser ne
seraient que donquichottisme ».
4) L'étude de la réalité de la lutte de classe, des mouvements de révolte contre le capitalisme. MARX a peu de
choses à se mettre sous la dent à l'époque : il reprend la Commune de Paris. Nous avons aussi aujourd'hui
l'expérience de la Révolution Russe et des mouvements en Bavière, en Hongrie, etc. puis en Espagne.
Que faut-il retenir de ces points de la méthode marxiste dans notre problématique ?
On soulignera surtout les éléments nouveaux : les germes de la société future. Si ces germes sont réels, ils
constituent une source richissime à approfondir.
Soyons clairs sur la révolution technologique actuelle. Ce n’est pas elle, en soi, qui est un germe mais les rapports
sociaux qu’elle permet. Ces rapports sociaux sont tels que la gratuité ou la licence GPL (licence interdisant la vente
des éléments formés sur la logique des logiciels libres).
Ceci constitue un laboratoire vivant, apparaissant rarement de façon pure, mais montrant une infinité de
combinaisons de formes non marchandes avec des formes marchandes (une grande proportion des gens qui
développent aujourd'hui Linux sont maintenant salariés chez IBM, mais leur façon de travailler est alternative, ils
partagent leurs découvertes avec les autres programmeurs et surtout le produit de leur travail est gratuitement
4
accessible à tous dans les commons.
Pourquoi se baser sur ces germes ? Ils sont intéressants à différents niveaux :
- au niveau de la gouvernance, ils mettent en question la hiérarchie classique affirmant un mouvement du bas vers
le haut ;
- l’objectif de la production clairement affirmé comme étant les "commons" ;
- la production est basée sur le volontariat et une motivation intrinsèque et non extrinsèque (politique,
économique) ;
- des solutions plurales sont mises en place pour les problèmes.
Ces germes sont une nouvelle réalité. Celle-ci n'est qu'au début de son développement. Le travail de voir en quoi
elle est porteuse d'une nouvelle société ne fait que commencer mais je pense qu'il est une des sources les plus riches
et fécondes.
Voilà pour l'essentiel de ce que je voulais dire.
---
En annexe voici un texte résumant ce qu'on peut appeler la théorie des germes. Cela fait deux fois que je la cite lors
de nos réunions. J’ai apporté un résumé fait par Stephan MERETZ
(http://p2pfoundation.net/Germ_Form_Theory). Il contient un schéma qui, à mon avis, n’est pas obligatoirement
contradictoire avec le marxisme.
Raoul Victor
27 février 2014
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Germ Form Theory
The germ form theory of Free Software production is a hypothesis that this form of peer
production is the germ of a new society.
It is developed by Stefan Meretz of Oekonux, here at
http://en.wiki.oekonux.org/StefanMeretz/GermformTheory
Stefan Meretz:
"I would not call the ideas around the term "germ form" a "theory", however, others do. There are
two origins of the term "germ form": one in german critical psychology founded bei Klaus
Holzkamp (1927-1995, in german: [1]; another one in an article by Robert Kurz [2] Antioekonomie
and Antipolitik.
While Holzkamp in his work did not use the term "germ form" explicitly, he developed the
principles of developments in a very general sense. Kurz on the other hand used "germ form"
explicitly by arguing that no one can imagine a societal jump out of capitalism without having preforms
of new types of societal organisation. Because of being used so widely in different theories he
doesn't like, later on he emphasized some distance to his own theory, especially to the term "germ
form".
Five steps to a new society
Holzkamp generalized his "five step model of development" from analyzes of qualitative steps of
evolution - from single cells to human society.
One five step cycle consist in: 1. emergence of the germ form of development; 2. crisis of the old
form of development; 3. germ form becomes an important dimension inside the old form of
development; 4. germ form becomes the dominant form of development; 5. reconstruction of the
entire development process
6
Now step by step (this part is translated from open source year book 2005).
1. emergence of the germ form of development: Everything what currently is self-evident and
ubiquitous, was once something new and completely not self-evident. Over many steps the new has
finally prevailed. This new which later on will be the old is called germ form. Germ forms can
emerge in niches and special areas. They live from the old, but exhibit forms of the new.
2. crisis of the old form of development: Germ forms only become relevant when the old gets into
a crisis. This can happen mainly due to two reasons: Firstly the outside conditions can change so
dramatically or so fast, that the old principle can not react adequately. Secondly the old can run out,
if all potences of further development are exhausted. Stagnation is one type of reaction, collapse
another.
3. germ form becomes an important dimension inside the old form of development: Under the
condition of the old the germ form can leave niches and expand quantitatively. It becomes an
important dimension of development inside the old still dominant form. This establishment of the
germ form can have two directions: It can lead to an integration into the old overtaking the old
principles, or the germ form asserts itself better and better based on its own principles into and
beside the old. In the first case the germ form character gets lost, in the second case the new gets
strenghened. In both cases the old can profit from an integrated or a strenghened germ form and
attenuates its own crisis phenomena.
4. germ form becomes the dominant form of development :The former subsidiary germ form
becomes the dominant form of development. The new previals because it is better in respect to the
important dimensions of the entire development process. The germ form character of the new
comes to an end. Now its principles are determinative and displace the overcome and nonfunctional
principles of the old, even step by step or abruptly. The new becomes the self-evident
ubiquitous.
5. reconstruction of the entire development process: Finally all aspects of the entire development
process re-structure with respect to the dominant self-evident new principle of development.
Especially this concerns such processes, which are not determinative but derivative. With this step
potentially the first step of a new five step cycle is reached: germ forms can emerge, the old gets
into crisis and so on.
All phases can take longer or shorter time spans, and at every time there can be backstrokes.
Nothing is given or predetermined. The five step cycle can only be realized completely, when it has
taken place, and only with hindsight the former germ form can be identified certainly. Being within
the development process the five step model can help to sharpen the senses, to gain a better action
potence. Now, the controversial thesis in the oekonux project is: With free software we have a germ
form of a new society."
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